Les lendemains de fête
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C’est le grand jourOn mange on boit et puis on crieLes lendemains de fêteOnt pourtant des allures de défaiteQuelle que soit la fêteC’est toujours le même refrainFête de la musiqueOn mange on boit et puis on criePas de douces mélodiesJuste de pauvres sons qui mutent en bruit dans la nuitEt au petit matin mal à la têteEt celle-là qui n’est pas non plus de tout reposLa fête du travailOn mange on boit et puis on crieOn y ajoute même un peu de colèreHistoire de se la jouer classe ouvrièreTiens de la paille sur les routesC’est pour la fête de la nature sans douteOn mange on boit et puis on crieDu pain du vin et le ventre est bien pleinMais quid de l’indigestion du lendemain ?Et pour finir en feu d’artificeLa fête NationaleCe grand carnavalOn mange on boit et puis on crieTout ceci est vraiment sans queue ni têteParlez-en donc à Marie-AntoinettePour éviter les lendemains qui déchantentJe célèbre chaque jour la fête du quotidienCela n’a rien de bien malinIl y a là beaucoup de joieMais aussi un peu de tristesse parfoisLes grands banquets n’existent pasOn prie un peu et chacun mange à sa faimQuelques murmures beaucoup de tendresseDes éclats de voix aussi parfoisQui finissent par s’éteindre dans la douceur du soirVaincus par une Divine mélodie