XIII
Le temps
Clair et froid
Est vide de bruits
Le soleil
Lèche les toits blancs de givre
Et salue le promeneur
Souffrances, douleurs
Le pauvre être
Assailli
Se traîne sur la route incertaine
Il essaie de crier
Un corbeau maigre
S’envole
Et rit…
3 décembre 1962 ***XIV (…)

Noël, Noël… Sur toutes les bouches Dans tous les cœurs Partout c’est Noël. À travers les rues hantées Les phonographes font jaillir Des airs plein de… Les notes coulent doucement Comme un filet de miel sur la cendre. Noël, Noël… C’est le printemps de tous les cœurs, De nouveaux amis, Des (…)

Vêtu du manteau de la civilisation L’homme, naïf, s’avance, très fier… À pas de géant, Il court après la découverte. Le mathématicien appelle les chiffres… Il jongle avec les nombres, danse Chante avec l’algèbre, Dessine avec la géométrie… L’arbre est un cercle, Le chemin une ligne, La plaine (…)

Moue sur la bouche Tristesse dans les yeux On le devine Guitare à la main Pipe entre les dents On le voit Poésie, délicatesse On l’applaudit. Pourquoi ? Il ne salue pas. Il ne répond pas. On le fait revenir. Que d’oreilles ont déformé ses chansons. Que de bouches Ont écorché sa poésie. Pureté, (…)

Ô toi chère inconnue, pourquoi N’es-tu pas restée avec moi Tu étais l’incarnation même De ma personne, de mon âme.
Je te vois, encore, assise Seule à une table, bien mise, Parmi danseuses et danseurs Qui étaient remplis de bonheur.
Je me demande encore, pourquoi Tu étais venue sous ce toit, (…)

Un café, dedans un baise-fric, Un tilt, secoué désespérément Par une âme désespérée. À une table, deux garçons, deux filles, Deux filles, deux garçons espérant. Au comptoir une femme assez vieille, Laide ; une jeune femme moins vieille, Très belle ; une jeune fille Ni belle, ni laide… Quelques (…)

Une table joies… Un lit de douceurs… Un fauteuil de plumes Dans lequel ma Mie Rêve… Une femme traverse la rue L’eau ruisselle sur son parapluie… Plusieurs chaises de soie… Mes yeux sont heureux Mes doigts rient… La lumière chaude se faufile… Les fleurs dansent… Un oiseau chante… Je ne parle pas (…)

Je portais mes pas, sans but et sans temps, À travers les rues, sombres et désertes… L’obscurité avait chassé les gens, Et les retenait emprisonnés ; verte Était mon âme ; l’angélus égrenait Ses coups irréguliers, inaccessibles… Sur un banc, un clochard somnolait ; Près de lui, une bouteille (…)

Le soleil inonde la nature de mille Rayons apaisants. Le ciel est bleu et sans nuage… Mais, mon esprit ne s’en aperçoit pas. L’orage Gronde sans cesse ; il a cessé d’être tranquille…
Le silence a posé sa patte de velours Sur les bois et les champs. Tout est métamorphosé. Il pleut sur mon cœur. (…)

Jacques s’exhale des douceurs du sommeil. Le printemps chante dans toute la nature La joie est partout… lui est seul… Pourtant, il aime, il a envie d’aimer… Dans la rue, il marche, il marche Il est noyé dans la foule… Une odeur de pourriture se mélange à l’air corrompu Une jolie fille passe. La (…)